Tricastin : des risques sanitaires encore mal connus

Publié le par Christian

Selon le porte-parole du Site nucléaire de Tricastin, ce ne sont pas 360 kg d’uranium qui auraient été rejetés par la centrale, mais 75 kg. D’ailleurs, l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) a classé l’accident au niveau 1 sur une échelle qui en comporte 7. La Commission de Recherche et d’Information indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) cependant, estime que même avec ces chiffres minorés « le rejet a dépassé d’un facteur 27 la limite maximale annuelle fixée par l’arrêté interministériel (…) et d’un facteur 161, la limite maximale mensuelle ».

Existe-t-il des risques pour la santé humaine ? Selon l’ASN, « en cas de consommation de poisson, l’impact sanitaire est très limité ». Responsable du laboratoire de la CRIIRAD, Bruno Chareyron, souligne pour sa part, qu’« avant de se prononcer sur les éventuelles conséquences sanitaires, il faut attendre les résultats précis d’analyses pour connaître la quantité de radioactivité présente dans l’environnement  ».

Quelles mesures de précaution ? La consommation et l’usage d’eau issue de captages privés restent interdits sur les communes de Bollène, Lapalud et Lamotte-du-Rhône. Tout comme la pêche, la consommation de poissons et les activités nautiques sur les cours d’eau de la Gaffière, de la Mayre Girardes et du Lauzon, ainsi que sur les étangs du Trop-Long, du Baltraces et des Girardes. Enfin, toute irrigation à partir de la Gaffière, de la Mayre Girardes et du Lauzon est interdite. Autant de mesures que la CRIIRAD juge « très positives ».

Des analyses sont en cours. Des expertises ont été lancées par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN) et par l’usine SOCATRI, responsable de l’accident. Elles permettront dans les jours à venir, de mesurer l’augmentation de la teneur en uranium de la nappe phréatique située entre la Gaffière et le Rhône. Pour sa part, l’ASN réalisera demain une inspection sur le site de SOCATRI pour déterminer les causes précises de l’accident et évaluer les mesures prises par l’exploitant.
Source : ASN, 8 juillet 2008 ; CRIIRAD, 9 juillet 2008

Publié dans La feuille de bambou

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